Partage 12

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Pouvoir d’achat … vraiment?

«Le shopping c’est toute ma vie» tel fut le cri du cœur d’une brave dame l’autre jour à la réouverture des commerces non-alimentaires. J’achète, donc je suis… L’expression «pouvoir d’achat» m’a toujours agacée. Elle n’est pas anodine, elle semble conférer à l’acheteur une illusion de pouvoir, alors que c’est une nécessité pour la vie au quotidien. S’il s’agit de l’acquisition extraordinaire d’un bien immobilier, d’une voiture coûteuse, alors là, la notion de pouvoir peut s’appliquer… Il y a de ces slogans publicitaires assez subtils qui flattent l’égo du consommateur comme le fameux «vous le valez bien» et qui le font passer plus facilement à l’acte. Je me sens misérable et hop, j’achète le produit ou l’objet consolateur qui me donnera des ailes ou même des airs de star…
Dans notre bonne vieille Europe, le mot shopping n’est entré dans le langage courant que depuis deux ou trois décennies. C’est devenu un loisir à part entière, voire un exutoire. Faire les boutiques et surtout les grandes surfaces pour dénicher la x-ième paire de chaussures, de baskets, le sac tant convoité ou le t-shirt chamarré peut procurer, paraît-il, des satisfactions aussi intenses que … fugaces. 
Toutes ces choses sont produites au mépris des plus élémentaires règles environnementales par des petites mains exploitées. Tôt ou tard, elles iront grossir les amas de fripes dont plus personne ne veut, car la mode change. Tout cela est souvent expédié dans les pays du tiers monde et remplace petit à petit les vêtements colorés et typiques que portent les élégantes d’Afrique ou d’Asie. Navrante uniformisation, perte d’identité et de savoir-faire local, telles sont quelques conséquences collatérales de notre frénésie acheteuse. Alors, un conseil mesdames de Delhi ou Tombouctou : arborez avec fierté saris et boubous et, surtout, ignorez les influenceuses qui ont envahi les réseaux sociaux!

Édith B

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