Mardi 8 octobre 2024, 14h30, local du Lyceum Club, Beaux-Arts 11
Un tableau de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, qui a eu lieu le 26 juillet à Paris, a suscité une controverse : de nombreuses personnes et organisations ont vu dans ce tableau une parodie de la Sainte Cène et, par conséquent, une moquerie du christianisme. De son côté, le directeur artistique de la cérémonie, Thomas Jolly, parle d’une référence à « une grande fête païenne reliée aux dieux de l’Olympe ». Des personnes ont alors partagé sur les réseaux sociaux le tableau de Jan Harmensz van Bijlert intitulé Le Festin des dieux, peint vers 1640 et conservé au Musée Magnin de Dijon. Depuis, les consultations du site Internet du musée ont explosé.
Les représentations de deux repas divins, la Cène et le Festin des dieux, présentent des analogies, mais aussi des différences. L’un des facteurs expliquant la confusion et la polémique qui s’en est suivie est sans doute à chercher dans la perte de repères culturels. De nos jours, on ne lit pas plus Homère et Ovide que la Bible. On ne connaît ces deux piliers de notre civilisation que sont la culture antique et le christianisme que par bribes. Il devient de plus en plus difficile pour la plupart des personnes qui visitent les musées des beaux-arts d’identifier des scènes dont le sujet paraissait pourtant encore évident il y a quelques décennies.
Lors de cet atelier, nous jouerons au jeu des différences avec des œuvres de grands peintres.
Renseignements
Nathalie Duplain Michel, Section Lettres et sciences humaines
Depuis plus de 20 ans, Alison Davis travaille à l’échelle internationale dans le domaine de la transformation et du développement personnel. Elle a grandi en Angleterre, puis vécu et étudié en France. Après un parcours jusqu’au niveau doctoral, elle a enseigné à l’université, puis travaillé comme manager dans une grande entreprise française. Son expérience couvre donc les milieux publics de l’enseignement et de la formation, aussi bien que ceux des cultures d’entreprise.
Elle a ensuite suivi une formation de coach et travaillé pour l’organisation Youth at Risk (Maintenant : Grit www.grit.org.uk), aaider de jeunes aliénés à transformer leur vie. Depuis lors, elle se forme et travaille dans le domaine du mentorat (travail sur le voyage intérieur, la libération émotionnelle, la direction spirituelle, travail sur l’énergie), et du coaching (coaching de carrière et coaching de vie). Aujourd’hui, elle dirige ses propres programmes de « Leadership féminin inspiré » (Inspired Feminine Leaders).
Nous nous trouvons à un moment charnière sur la planète, où nous sommes appelés à passer à un nouveau paradigme. Le Leadership Féminin Inspiré est un nouveau paradigme de leadership qui redéfinit le leadership pour les femmes – pour qu’elles puissent réaliser le rôle essentiel qu’elles ont à jouer durant cette période clé.
Le parcours des femmes a été marqué par des luttes historiques pour l’égalité et la reconnaissance, souvent en compétition avec les hommes. Le féminisme a permis de faire entendre la voix des femmes, mais pour pouvoir créer un nouveau monde futur qui est durable, harmonieux et bénéfique pour tous, il va nous falloir dépasser cette simple quête d’égalité.
Actuellement nous opérons dans des systèmes qui sont pour la plupart patriarcaux. Pour créer et diriger le monde de demain, nous devons trouver un nouvel équilibre entre nos qualités féminines et masculines. Ce que nous avons appris jusque-là ne nous suffira pas – il va nous falloir développer un nouveau niveau de confiance en notre capacité à rayonner notre pouvoir décliné au féminin.
Nous devrons surmonter nos croyances limitantes, le sentiment de ne pas avoir de légitimité, la peur du rejet et l’isolement. Une fois ces obstacles franchis, nous pourrons prendre notre place, contribuer aux changements nécessaires et pleinement réaliser le potentiel profondément transformateur de notre leadership inspiré féminin.
Informations pratiques
Lieu
Local du Lyceum Club, Beaux-Arts 11
Prix
Adultes : non membres CHF 15.-, Lycéennes : CHF 10.- ; Jeunes en formation : gratuit
Organisatrice
Nathalie Duplain Michel, Section Lettres et sciences humaines
Irene Becci a fait ses études de sociologie et d’anthropologie à Lausanne et à Rome (BA et MA). Elle a ensuite collaboré pendant trois ans à des recherches sociologiques sur les changements religieux en Suisse financées par le FNRS. Elle a défendu sa thèse portant sur une comparaison du rapport à la religion dans des prisons d’Allemagne de l’est et d’Italie en 2006 à l’Institut Européen de Florence. Elle a poursuivi son enquête et a publié ses travaux sur le monde carcéral dans son livre Imprisoned Religion. An Analysis of the Transformations of Religion during and after Imprisonment (Aldershot: Ashgate, 2012). Depuis, 2012, Irene Becci est professeure, à l’Université de Lausanne, dans le domaine « Émergences religieuses et nouvelles spiritualités ».
Autrice de plusieurs ouvrages et de nombreux articles scientifiques, elle s’intéresse aux pratiques et discours liés à la spiritualité et au religieux dans des contextes spécifiques, notamment les institutions étatiques, les mouvements sociaux, les quartiers urbains marginaux, ainsi qu’à des questions d’épistémologie et de méthodologie de la recherche.
Le courant de pensées et d’actions militantes appelé l’écofémisme articule des connaissances, approches et revendications écologistes et féministes. Le mode d’exploitation des ressources naturelles est ramené à un imaginaire commun qui justifie également l’ordre social patriarcal, exploitant les femmes. Le terme est apparu dans les années 1970 avec les écrits de Françoise d’Eaubonne, figure iconoclaste à la croisée du militantisme féministe, de l’écologie radicale et de la pensée libertaire. En appelant ces luttes à converger elle souhaitait renforcer des solidarités s’opposant, dans un contexte de guerre froide, à l’épuisement des ressources et l’accroissement des pollutions par les sociétés occidentales. Ces convergences commencent à exister dans un premier temps dans les pays anglo-saxons où un ensemble de mouvements et théories rattachables à l’écoféminisme se développe de façon plurielle et hétérogène. Au-delà de son hétérogénéité, cette mouvance aux contours souples présente un certain nombre de caractéristiques communes comme la primauté accordée à l’expérience, l’appel à cultiver son intériorité et le soin des corps, l’optimisme quant aux possibilités de vivre en harmonie avec la nature, l’accent mis sur la notion de guérison, avec un côté souvent spirituel voire magique. Un tournant écoféministe a commencé à s’installer dès 2015 dans le monde de l’éco-activisme francophone européen.
Informations pratiques
Lieu
Local du Lyceum Club, Beaux-Arts 11
Prix
Adultes : non membres CHF 15.-, Lycéennes : CHF 10.- ; Jeunes en formation : gratuit
Organisatrice
Nathalie Duplain Michel, Section Lettres et sciences humaines
Mardi 4 février 2025 à 19h30, local du Lyceum Club, Beaux-Arts 11
Section Lettres et sciences humaines
Selenya a décidé de dédier sa vie à l’art de la sorcellerie qu’elle côtoie depuis son plus jeune âge. Elle pratique dans une roulotte artisanale, proposant de réaliser des rituels, de la cartomancie et du magnétisme pour ceux qui en ressentent le besoin. Elle partage des images et des vidéos de ses rituels sur les réseaux sociaux, afin de présenter à un public contemporain des pratiques qui s’inspirent d’anciennes religions.
Cherchant à combiner certaines spécificités des rites de la Grèce ancienne avec des éléments de sorcellerie moderne, elle a consacré un ouvrage à la plus ancienne figure de magicienne, Circé :
Circé. Mythe et culte d’une magicienne solitaire, Éditions Danaé, 2021
C’est en Grèce ancienne que Circé devint sorcière. Quelle est alors la place des savoirs féminins à cette époque et comment vont-ils influencer les femmes et les sorcières contemporaines ? Des questions auxquelles Selenya propose de répondre à travers l’étude de la littérature, des objets rituels et différentes figures connues et moins connues de la sorcière qui ont participé à l’émancipation individuelle et collective de la femme.
Informations pratiques
Lieu
Local du Lyceum Club, Beaux-Arts 11
Prix
Adultes : non membres CHF 15.-, Lycéennes : CHF 10.- ; Jeunes en formation : gratuit
Des livres et articles divers seront en vente à l’issue de la conférence.
Organisatrice
Nathalie Duplain Michel, Section Lettres et sciences humaines
Née à Genève en décembre 1957 dans une famille de musiciens, Marianne Grasselli Meier a suivi des études de piano puis de chant, avant de poursuivre une carrière en tant qu’auteure-compositrice-interprète, tout en consacrant du temps à sa famille. Devenue enseignante spécialisée puis musicothérapeute, la musique a été l’outil principal de ses accompagnements qu’ils soient sous forme de développement personnel ou de thérapie, de prise en charge individuelle ou de cercles de femmes. Pionnière suisse des cercles de femmes, elle n’a cessé depuis d’accompagner les êtres à se reconnecter à ce qu’elle nomme « une spiritualité de l’évidence », par le lien à retrouver avec la Nature. Ecothérapeute, elle a mis en place une formation de praticien.ne en Ecorituels® proposée en Suisse, en France et en Belgique. Elle a publié plusieurs ouvrages dont :
Le réveil des gardiennes de la Terre, guide pratique d’écothérapie, Éditions Courrier du Livre, Paris, 2018.
L’oracle des saisons, quand la nature parle aux femmes, Ed Courrier du Livre, Paris 2019
La nature guérisseuse, pratiques inspirantes d’Ecothérapie, Éditions Courrier du Livre, Paris, 2021.
La femme, comme les saisons, n’a pas une vie linéaire mais cyclique. La nature lui enseigne comment vivre une existence épanouie, à tout âge. Auparavant perçue comme non fiable de par sa mobilité psychique et physique, la femme actuelle trouve, dans son cycle, un fabuleux potentiel et des ressources sans cesse renouvelées.
Informations pratiques
Lieu
Local du Lyceum Club, Beaux-Arts 11
Prix
Adultes : non membres CHF 15.-, Lycéennes : CHF 10.- ; Jeunes en formation : gratuit
Des livres seront en vente à l’issue de la conférence.
Organisatrice
Nathalie Duplain Michel, Section Lettres et sciences humaines
Mardi 26 mars 2024, 19h30, local du Lyceum Club, Beaux-Arts 11
Atelier mythologique
Pourquoi le nom de la fête de Pâques est-il associé dans les langues germaniques et anglo-saxonnes avec le point cardinal de l’est ? Pourquoi le lapin symbolise cette fête chrétienne dont la date est liée à l’équinoxe de printemps ? Nous trouverons peut-être quelques réponses à ces questions dans la figure d’Ostara, mystérieuse déesse nordique et germanique du printemps qui ne nous est connue que par une unique source médiévale, un moine anglais du 8ème siècle du nom de Bède le Vénérable.
Une activité créative est prévue dans la seconde partie de l’atelier.
Organisatrice
Nathalie Duplain Michel, Section Lettres et sciences humaines
Inscription
Pour des raisons d’organisation (préparation de la salle, matériel pour les activités créatives), nous prions les personnes intéressées de s’inscrire à l’aide du formulaire ci-dessous : https://forms.gle/vcnzGNFxiU6V8SLWA
Nathalie Duplain Michel et Monique Fragnière Malfroy
Jeudi 27 octobre 2022, 19h30
Local du Lyceum, Beaux-Arts 11 1er étage, 2000 Neuchâtel
Les contes ne sont pas une manière inerte. Ils évoluent et, à chaque époque, ils continuent à nous interroger. Au cours de cette soirée, nous vous invitons à un dialogue étroit entre une conteuse et une pianiste. La conteuse a compilé différentes versions d’un conte traditionnel et en a tiré sa propre version. La pianiste a choisi des œuvres qui construisent un univers sonore autour du conte. Ensemble, elles tissent l’intrigue, l’histoire d’une princesse, comme tant d’autres. La seule différence est que cette princesse décide elle-même de son destin, pourtant bien mal ficelé au départ. Dans la seconde partie de la soirée, le public sera invité à discuter de quelques questions posées par le conte dont le titre restera mystérieux jusqu’au dernier moment. Organisatrice : Nathalie Duplain Michel
Entrée libre.
Inscription : si possible en répondant à l’invitation en ligne ou par SMS au 079 220 09 59, jusqu’au mercredi 26 octobre 2022.
Bibliothèque publique, Salle de lecture Place Numa-Droz 3, 2000 Neuchâtel
Devenir écrivain : Sébastien Armure, jeune auteur, lira à côté de Lou Lepori, auteur chevronné. L’un présentera « Bleu marine, noir », texte primé à l’Institut littéraire suisse en 2020, l’autre puisera dans son œuvre littéraire foisonnante, et les deux discuteront de leurs parcours littéraire.
Les Lectures-Rockhall-Lesungen
Oser entrer en contact avec un public plus large pendant leurs études : des étudiant·e·s de l’Institut littéraire suisse font ce pas en compagnie d’auteur·e·s de renom. Le Lyceum Club International de Suisse et le Forum Rockhall, association de soutien à l’Institut littéraire suisse, organisent depuis 2019 des lectures publiques pour les étudiant·es en écriture littéraire. Le programme des « Lectures- Rockhall- Lesungen » a ainsi permis de faire six lectures depuis 2019, malgré la pandémie, quatre en allemand et deux en français. Lors du concours 2020 pour une de ces lectures, Sébastien Armure a été sélectionné pour son texte « Bleu marine, noir ». En raison de la pandémie, sa lecture ne peut finalement avoir lieu qu’à l’automne 2022. La présente lecture bénéficie de l’aimable appui de la Bibliothèque publique de Neuchâtel et des «Lundis des mots».
Sébastien Armure et Lou Lepori
Sébastien Armure a commencé ses études à l’Institut littéraire en 2018 et les a terminées avec succès en 2021 avec le texte « S’essayer au réel ». Pour faire sa lecture à deux et parler du travail d’écrivain, il a choisi Lou Lepori, poète, romancier, traducteur, critique de théâtre et journaliste. Lou Lepori est né au Tessin en 1968 et vit depuis des années en Suisse romande. Il écrit en italien et en français et a publié, entre autres, le roman « Nuit américaine » en 2018 et le recueil de poèmes « Quasi amore » en 2020.
Présentation et lectures par Nicolas Liénert, historien
avec le concours de Juliette Vernerey, comédienne.
Organisation : Lundis des mots, en association avec le Lyceum Club
Lundi 13 juin 2022 à 18h30, Lyceum Club, Beaux-Arts 11, 1er étage
En août 1917, après son retour de Zurich où elle a rencontré Meinrad, Marie de Perregaux inaugure avec le jeune étudiant une correspondance secrète. Les lettres publiées ici composent un véritable roman d’amour. Avec une rare force d’écriture, la jeune fille exprime l’immense soif d’aimer que la rencontre de Meinrad a éveillée en elle. Outre le bien-fondé de son engagement féministe et son parcours de pionnière qui fera d’elle la première avocate neuchâteloise, elle expose à son aimé sa conception du mariage : « Jamais, non jamais je ne t’obéirai parce que tu seras mon mari.» Profondément ancrée dans le milieu qui est le sien, elle dresse par ailleurs le portrait du quotidien d’une grande famille neuchâteloise, témoigne des catastrophes de son époque – Première Guerre mondiale, Grève générale, grippe espagnole – et livre un aperçu de sa cité natale alors en voie de modernisation.
Nicolas Liénert. « Devenir une femme à part entière… » La correspondance amoureuse de Marie de Perregaux, première avocate neuchâteloise. Éditions Alphil 2020.
Entrée libre
Apéritif offert par le Lyceum.
En passant par Pompéi, Herculanum, Oplontis et Stabies……
L’archéologie n’est pas une science figée. Ses méthodes évoluent sans cesse, grâce à de nouveaux procédés et à de meilleures techniques d’exploration. De même, la restauration d’objets devient plus précise et respecte mieux les couleurs et les décorations. C’est ce qui s’est passé de 2014 à 2020, en Campanie et tout particulièrement sur le site de Pompéi où une vaste campagne de fouilles et de consolidations, engagée grâce à l’aide financière de la communauté européenne, a ébranlé certaines convictions.
Une correction dans l’agenda
Ainsi, la date de l’éruption du Vésuve semblait arrêtée au 24 août de l’an 79 de notre ère, comme le certifie Pline le Jeune, selon son meilleur manuscrit racontant la catastrophe à laquelle il a assisté dans son adolescence. Or, depuis longtemps, la communauté scientifique émettait des doutes : les cadavres étaient revêtus de tuniques de laine, des braseros étaient allumés dans les maisons, des restes de fruits avaient été retrouvés, autant de signes d’atmosphère automnale. Mais la preuve, irréfutable, est venue d’un petit graffiti de deux lignes sur le mur de la maison dite « du jardin », récemment fouillée et désormais visitable. On peut y lire : XVI K(alendas) NOV(embres) in oseria promu sumserunt, c’est –à-dire le 16ème jour avant les Calendes de novembre (soit le 17 octobre) a pris dans le garde-manger de l’huile.
Une conception de l’habitat
Les différentes cités de la baie de Torre Annunciata font état de plusieurs concepts d’habitation :
la villa somptueuse et isolée , une sorte de palais aux pièces de dimensions généreuses, appartenant à la famille de Poppée, deuxième femme de Néron, située près de la mer dans une ville romaine appelée Oplontis.
un petit groupe de grandes habitations sur les hauteurs de Stabies :la villa San Marco, encore peu fouillée, et la villa Arianna, étalée sur 11000m2.
un habitat urbain, contigu, mitoyen, comme à Pompéi et à Herculanum, permettant une activité commerciale au rez-de-chaussée. Pièces vastes et confortables, à vocations diversifiées, au rez-de-chaussée et au premier étage ; dégagement sur un péristyle et souvent un terrain extérieur.
A. Villa Oplontis
Près de la mer, en bordure de la ville romaine d’Oplontis (actuellement Torre Annunziata), ce site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO ne fut fouillé qu’à partir de 1964 et ouvert au public en 1980. Cette découverte relativement tardive explique l’état de conservation remarquable des fresques. On y dénombre actuellement 99 pièces et tout n’a pas encore été dégagé. La famille de Poppée, propriétaire, y accueillait des invités pour des banquets aux mets recherchés : par exemple, loir gris ou langue de flamant rose.
La grande villa adjacente à la villa Oplontis est à vocation commerciale ; des entrepôts y stockent le matériel nécessaire à l’intendance : 1500 amphores destinées à la conservation d’aliments, d’huile et de céréales, si bien que la villa Oplontis peut confortablement vivre en autarcie.
Les hôtes ont la possibilité pendant leur séjour de bénéficier de massages, de bains privés, de spectacles d’acrobates. Mais ce sont les fresques de la villa Oplontis qui suscitent l’admiration de touristes encore trop rares.
Petit rappel : structure et technique de la fresque
La fresque (en italien a fresco = sur surface fraîchement peinte ) est une technique de peinture murale caractérisée par l’application sur un enduit frais de pigments de couleurs détrempés à l’eau. La chaux mélangée à de l’eau et à du sable purifié durcit au contact du gaz carbonique de l’air. Cette réaction dégage du calcin, dont l’effet est de fixer les couleurs de la fresque et de les rendre brillantes. Les fresques visibles à Pompéi et environs peuvent être classées selon leur ancienneté et les sujets représentés :
1er style : 200-80 av. J.-C.
2ème style : 80-20 av. J.-C.
3ème style : 20 av.J.-C. – + 45 ap. J.-C.
4ème style : 45 ap. J.-C – + 79 ap. J.-C.
1er style : pas de personnages vivants. Ce style trouve ses sujets de prédilection dans la reproduction de constructions. Il représente souvent un appareil de blocs polychromes ou d’étages, de colonnes. Ses représentations sont colorées, avec une prédilection de rouge, de vert et de jaune.
2ème style : les artisans vont faire évoluer ce style en l’étoffant par un effet de fenêtres factices débouchant sur des effets de profondeur et de perspective, tandis que la couleur joue sur les dégradés et les clairs-obscurs. C’est un jeu géométrique sur base architecturale. De plus, la fresque imite souvent le marbre de manière impressionnante. Quelques petits portraits parfois, sous forme de médaillons, font office de signature et rattachent ces paysages imaginaires aux familles propriétaires.
3ème style : rupture d’avec les styles précédents. Les thèmes mythologiques dominent, sur fond de paysage, de fleurs, de fruits, de nature peuplée d’oiseaux,comme si le propriétaire ne pouvait s’arrêter à un seul choix.
L’importance des fresques ne doit pas faire oublier le recourt à la mosaïque, en particulier pour les sols. Des couloirs entiers, le centre des pièces et parfois des parois murales sont couvertes de minuscules tesselles, déposées avec soin et régularité. Les grandes surfaces n’altèrent pas la finesse des motifs ni l’extrême variété de motifs géométriques des sols. Une utilisation modérée des couleurs, privilégiant une alternance de blanc et de noir rythme les surfaces et les divise.
4ème style : style composite, qui comprend des caractéristiques des 3 styles précédents : scènes mythologiques au centre de grands panneaux colorés, décors de théâtre, art des jardins font entrer les paysages extérieurs à l’intérieur de la pièce et l’agrandissent.
Il est clair qu’on peut trouver sur une même fresque des mélanges de style et l’usage assumé d’une caractéristique antérieure . Dans une même maison, des pièces peuvent être décorées différemment, ou encore la division précise des espaces annonce les tapis et les moquettes de siècles bien ultérieurs.
Ces grandes villas, proches de la richesse des palais, abritent des thermes privés où la touche luxueuse vient du bassin central, bordé de bancs structurés et pourvus de larges pattes d’animaux sauvages (villa Pompei). On n’y lésine pas sur la décoration des murs que la villa Oplontis décore de scènes de chasse, ou, dans une grotte stylisée, abrite un couple dénudé.
B. Villa Arianna
Quoique plus modeste, la Villa Arianna (Ariadna) partage avec la villa Oplontis un goût de l’indépendance et de la solitude. Sa surface est de 11000m2. Elle tire son nom d’une de ses fresques illustrant le mythe d’Arianne, fille du roi de Crète Minos. Réouverte après une longue fermeture, elle prend de la hauteur, au-dessus de Stabies, sur un large promontoire qui lui assure une vue que rien ne peut altérer. Elle dispose d’un accès direct et privé à la plage, avec port privé, par un sentier et un escalier qui lui sont réservés. Le mythe d’Arianne raconte comment la belle Arianne, fille de Minos aide le héros Thésée à s’orienter dans le labyrinthe avec une pelote de fil afin de vaincre le Minotaure. Thésée promet de l’épouser après avoir tué le monstre. Il emmène Arianne avec lui lorsque’il quitte la Crète, mais l’abandonne sur l’île de Naxos où elle s’est endormie. Le dieu Dionysos prend alors pitié d’elle, la protège et en fait sa femme.
Il est difficile de laisser en plein air une telle fresque. Comme d’autres, elle se trouve en sécurité au Musée archéologique de Naples, à l’abri du vandalisme, des effondrements et du trafic d’œuvres d’art, qui constituent une vraie plaie pour le travailarchéologique.
B. Environnement urbain (Pompei, Herculanum)
Dès l’Antiquité, un tel habitat implique avantages et inconvénients. Contiguës ou mitoyennes, les demeures se protègent l’une l’autre des dégâts, intempéries et déprédations. Les routes se coupant perpendiculairement donnent accès à tous les quartiers ; elles permettent la circulation des véhicules et disposent de passages pour piétons. Elles favorisent le commerce grâce à des boutiques donnant sur rue. Le négociant, propriétaire ou locataire, loge en général à l’étage supérieur. À l’arrière de la demeure, un péristyle assure zone d’ombre et espaces ensoleillés. Ainsi, vivre en ville n’exclut pas la jouissance du plein air. À l’intérieur, un triclinium raffiné ( ensemble de trois lits pour recevoir un banquet) attend d’accueillir ses hôtes, tandis que l’impluvium (« trou dans le plafond ») assure l’aération, voire un peu d’eau fraîche
Le personnel loge entassé dans des chambres hautes. Constamment à disposition de son maître, il n’a pas accès à une vraie vie privée.
De nombreuses fontaines facilitent l’accès à l’eau ; non loin, des thermopolia, sortes de fast food antique, engagent à manger sur le pouce. On a retrouvé dans leurs vastes récipients des fragments d’os de canards, des têtes de porc ou de chèvre, de poissons ou d’escargots, cuisinés ensemble. Comme dans chaque demeure, un laraire protège commerce et maison et veille à la prospérité du lieu.
On dénombre aussi plusieurs boulangeries, avec pains cuits dans le four à bois et farines moulues sur place. Le circuit de distribution est donc particulièrement court.
Quant à la publicité, elle fait son apparition ; particulièrement suggestive en ce qui concerne les bordels, elle attire le passant de toute origine. À l’entrée d’une coquette demeure, un chien de garde fait office d’alarme : il faut bien protéger ses biens, quand on en a !
Pompéi et Herculanum disposaient chacune d’un théâtre, et des temples qui veillaient sur la ville. Seul un tiers de la surface d’Herculanum a été fouillé à ce jour, le reste de la cité étant enfoui sous les constructions contemporaines.
Cette petite ville, dont on voit bien le niveau, bien en–dessous du sol actuel, dégage un sentiment de bien-être et de quiétude. C’est une gangue de lave qui viendra interrompre le fil du temps, la figera tout en la protégeant. Les fresques y sont restées dans un état impeccable, tout comme les casiers des thermes publics, avec leur aspect bien ordonné de vestiaires.
Herculanum dispose d’un bord de mer, devant lequel un ensemble de hangars à bateaux aligne de larges ouvertures. C’est là que quelque 300 cadavres furent dégagés par les fouilles. Quelque 300 personnes accourues là, avec l’espoir de se mettre à l’abri, sont morts d’asphyxie avant de pouvoir monter dans un bateau.
C’est ainsi que s’arrête la vie paisible d’Herculanum. Tel squelette est peut-être celui du peintre auteur de telle ou telle fresque admirée, tel autre le mosaïste méticuleux agenouillé devant le parterre d’une maison. Ils sont morts, mais restés présents par leur talent, leur patience, leur savoir-faire. Leur monde a basculé de la vie à la mort, de la fraîcheur à la fournaise, des cris au silence. Le drame de Pompéi et des cités alentourinclut l’impuissance humaine face aux catastrophes naturelles. Tel est l’ultime enseignement de l’archéologie : par-delà la philosophie de l’impuissance, nous devons à ces talentueux anonymes la volonté de préserver, de mettre à jour, et par-dessus tout de comprendre.