Jeudi 1er février 2024 à 19h30, Hub-NE, rue des Terreaux 7
Photo: Brigitte Besson
Odile Cornuz, explore l’écriture sous diverses formes : radiophonique, théâtrale, narrative, poétique, performative… et mêle les genres avec allégresse. Son premier roman, Fusil, est publié en 2022 aux éditions d’en bas. Auparavant sont parus chez d’autre part : Ma ralentie (2018), Pourquoi veux-tu que ça rime ? (2014) et Biseaux (2009). Terminus (2005, 2013 en version poche augmentée), son premier livre sorti à L’Âge d’Homme, est lu dans les écoles genevoises grâce au programme LiRom. Ses pièces de théâtre ont été mises en scène notamment par Anne Bisang et Robert Sandoz. Par ailleurs, Odile Cornuz participe à divers dispositifs de lectures scéniques, tels que le Bal littéraire, inventé par Fabrice Melquiot, ou le Jukebox littéraire, avec sa complice Antoinette Rychner – et lit également ses textes accompagnés de musiciens. Elle vit à Neuchâtel.
Descriptif de Fusil
(élaboré par le Prix des lecteurs de la Ville de Lausanne) Vingt ans après leur séparation, un homme rappelle une femme pour lui demander ce que « le fusil » est devenu. L’occasion pour elle de replonger dans une relation qui, d’amoureuse, se laisse happer par les non-dits, la violence et la cruauté. Un roman à l’écriture précise et poignante.
Conférence inaugurale du programme 2024 « Le féminin et la création féminine »
Vendredi 19 janvier 2024, 19h30, local du Lyceum Club, Beaux-Arts 11
Fabriquer l’invisibilité des femmes ou : au commencement était la langue
Objet de réflexion, de travail scientifique et de polémique depuis une quarantaine d’années, la « féminisation » de la langue française a récemment connu un changement d’approche. Il apparaît désormais que la fameuse question des « noms de métiers, fonctions, titres et dignités » n’était que la partie émergée de l’iceberg, que la domination du masculin sur le féminin dans les discours et la syntaxe est pour l’essentiel un phénomène construit, et que cette construction s’est accompagnée d’une raréfaction progressive des femmes dans les ouvrages de mémoire et des lieux de pouvoir. Une société soucieuse d’égalité devrait donc travailler à ce que les citoyennes et les citoyens se réapproprient aussi bien l’histoire de leur langue que les ressources dont elle dispose – en général héritées du latin et du grec – pour nous permettre de nous exprimer sans sexisme, dans le double respect de la langue et des valeurs dont nous nous réclamons aujourd’hui.
Éliane Viennot
Portrait d’Éliane Viennot
Professeuse émérite de littérature française et militante féministe, Éliane Viennot est spécialiste des autrices de la Renaissance, de l’histoire des relations de pouvoir entre les sexes sur la longue durée, et de leurs conséquences sur la langue française. Elle intervient régulièrement sur ce dernier sujet dans les grands médias. Elle anime un site de recherche qui répercute les résultats de ses travaux (https://www.elianeviennot.fr).
Derniers livres parus :
En finir avec l’Homme. Chronique d’une imposture (2021)
Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! Petite histoire des résistances de la langue française, 3e édition, préface de Diane Lamoureux (2022)
Prix des billets
Adultes : non membres CHF 15.-, Lycéennes : CHF 10.- ; Jeunes en formation : gratuit
Organisatrice
Veneziela Naydenova, tel +41 79 722 45 73
Le féminin et la création féminine
Cette conférence inaugure notre programme 2024 intitulé « Le féminin et la création féminine ». La mise sur pied de ce programme est possible avec le soutien de nos sponsors :
Mercredi 1er mai 2024, 17h Concert « Jeunes talents » de la HEM Étudiantes de la HEM de Genève, site de Neuchâtel Au programme : Musique de chambre avec piano En collaboration avec la HEM de Genève, site de Neuchâtel
Avec Kristina Sandulova (piano), la fille de la compositrice (Amsterdam, Pays-Bas) Dr Yurii Khomskii (piano) (Amsterdam, Pays-Bas) Irina-Kalina Goudeva (contrebasse et voix) (Sion, Suisse) Veneziela Naydenova (présentation et piano) (Neuchâtel, Suisse) En collaboration avec les associations Musique au chœur (Neuchâtel) et Concordia pour Musique et Art (Sion).
Mardi 29 octobre 2024, 19h30 Portrait de Veneziela Naydenova
Tous les événements ont lieu au local du Lyceum Club, Beaux-Arts 11, à Neuchâtel
Renseignements
Informations générales: Monique Graf, présidente du Lyceum Club de Neuchâtel Tél. : 079 581 32 09 Courriel : neuchatel@lyceum.ch
Musique: Veneziela Naydenova, responsable de la section Musique du Lyceum Club de Neuchâtel, Tél. : 079 722 45 73 Courriel : veneziela.naydenova@gmail.com
Cycle sur le féminin: Nathalie Duplain Michel, responsable de la section Lettres et sciences humaines, Tél. : 079 220 09 59 Courriel : nathalie.duplain@gmail.com
Jeudi 19 octobre 2023 à 19h30, local du Lyceum Club
L’eau, le charbon et le fer Contes et légendes d’Undervelier
Cabane de charbonnier à Undervelier, Hippolyte Cugnotet (1815-1881)
Ernestine est la bonne des Finot, les riches propriétaires des Forges d’Undervelier. Tout en racontant l’histoire de cette famille qui s’est installée aux Forges au début du 19ème siècle, elle évoque des légendes locales dont les Gorges du Pichoux et la grotte de Sainte Colombe constituent le décor.
Nathalie Duplain a intégré, dans l’écriture de ce spectacle, des contes et légendes d’Undervelier, recueillis par son père, Charles Duplain, dans une histoire-cadre librement inspirée de ses propres recherches sur l’histoire des familles françaises qui se sont installées aux forges d’Undervelier à l’époque de la Révolution française. Elle a mis ce récit dans la bouche d’un personnage fictif. Ernestine est au service de ces riches familles et, enfant du pays, elle en connaît les légendes. Sylvia Moritz accompagne avec son accordéon les diverses péripéties narrées par Ernestine.
Sylvia Moritz et Nathalie Duplain au Musée jurassien d’art et d’histoire
Nathalie Duplain a accompli des études de lettres classiques. Elle s’est intéressée à la mythologie grecque et au théâtre antique. Elle a suivi une formation de conteuse. Depuis, elle explore le monde de l’imaginaire et conte pour tous les publics. Depuis quelques années, elle mène des recherches sur l’histoire du village d’Undervelier.
Sylvia Moritz est animatrice socio-culturelle. Elle s’est formée comme conteuse. Musicienne autodidacte, elle propose des animations dans des institutions et accompagne d’autres conteuses et conteurs avec son accordéon.
Entrée
Adultes : non membres CHF 15.-, Lycéennes : CHF 10.- ; Jeunes en formation : gratuit
Jacqueline Halaba–Prébandier, lectrice et comédienne et Dagmar Clottu, pianiste
Enoch Arden, mélodrame de Richard Strauss
Aquarelle de George Goodwin Kilburne (1924)
L’œuvre…
La tradition du morceau de musique pour voix récitante avec accompagnement d’instrument à clavier ou d’orchestre, appelé mélodrame, plonge ses racines dans le monde musical allemand au XVIIIe siècle. Aussi étrange que cela puisse paraître, Richard Strauss ne se mesura jamais au mélodrame avec orchestre et en composa deux avec piano. Le premier, « Enoch Arden », fut terminé le 26 février 1897. A la suite de ce succès, il en écrivit un autre, beaucoup plus court, « Das Schloss am Meere », deux ans plus tard. « Enoch Arden », est un morceau qui, par l’ampleur et l’ambition de sa construction, se place au niveau des réussites les plus significatives de toute l’histoire du mélodrame.
Le texte
Basée sur un célèbre poème de l’Anglais Alfred Tennyson (1809-1882), dont Strauss prit connaissance dans la traduction allemande d’Adolf Strodtmann, ce mélodrame fut créé avec un énorme succès à Munich le 24 mars 1897. Cette histoire, très populaire dans toute l’Europe du Nord, offre un exemple typique des valeurs morales de la société victorienne. Le poème en anglais d’Alfred Tennyson « Enoch Arden » ((1802-1892) a été traduit en français par Xavier Marmier (1808-1892). Le texte a été épuré et adapté au langage actuel pour plus de légèreté et d’intensité par Jacqueline Halaba–Prébandier.
La musique de Strauss
Strauss a doté cette histoire d’une surprenante musique. Toute en finesse, avec des préludes et des interludes magnifiquement évocateurs, avec des allusions et des accentuations entremêlées de silences prolongés ; mais la partie récitée soutient souvent à elle seule l’attention du public. Le piano fait allusion à ce qui n’est pas explicitement dit, suggère ou contredit par des interventions qui se limitent parfois à quelques brèves mesures musicales.
Le CD
Ce mélodrame a été donné en première audition à Bienne les 26 mai et 1er juin 2021 et un enregistrement live a été réalisé pour l’édition du CD et le 28 mai pour le DVD. C’est également une première en langue française pour les CD et DVD.
Les interprètes
D’origine neuchâteloise, Jacqueline Halaba-Prébandier a vécu son enfance et adolescence en ville de Neuchâtel. Elle a exercé son activité professionnelle d’assistante sociale et de conseillère spécialisée en matière d’addiction durant plus de 40 ans à Bienne. Elle s’est découvert une passion pour les arts de la scène à La Théâtrale de Bienne puis en suivant les cours de l’école de théâtre du CCN à Neuchâtel. Elle s’est perfectionnée à la lecture à voix haute à la Voie des Livres à Paris et au CREFAD à Lyon. Elle pratique la lecture à voix haute depuis près de 10 ans, seule ou accompagnée de musique.
Dagmar Clottu a travaillé avec sa mère, puis avec Harry Datyner, Nikita Magaloff, Vlado Perlemuter et Paul Badura-Skoda et a reçu les conseils de Martha Argerich et de Wolfgang Sawallisch. Dans les concerts ARS MUSICA, qui existent depuis 1988, elle a donné plusieurs intégrales de musique de chambre ou de lieder (Beethoven et Mahler), souvent avec de jeunes artistes. Elle a commandé et/ou créé des œuvres de compositeurs suisses, comme Daniel Andres, Alfred Schweizer, Ursula Gut, Blaise Mettraux, René Gerber et Pierre-André Bovey. Sa discographie comprend des œuvres de René Gerber, Frédéric Chopin, Robert et Clara Schumann, Franz Liszt (1er concerto), Daniel Andres (concerto), Alfred Schweizer (« Les 10 Musiques pour piano » avec Michiko Tsuda), et Francis Poulenc (sonate à quatre mains avec Martha Argerich – Warner Classics). Dagmar Clottu a été la seule pianiste à donner l’intégrale du « Clavier bien tempéré » de Bach en Suisse pour l’année 2017, qui célébrait les 500 ans de la Réforme.
Mardi 21 février 2023 à 19h30, local du Lyceum Club
Né en 1955 à Porrentruy, Daniel Sangsue a fait ses études à l’Université de Genève, où il a obtenu une licence (1979), puis un doctorat ès lettres (1987). Il a ensuite été chargé d’enseignement à l’Université de Genève, professeur invité à l’Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris 3), puis professeur titulaire à l’Université Stendhal (Grenoble 3). De 1998 à 2018, il a été professeur de littérature française des XIXe et XXe siècles à l’Université de Neuchâtel, dont il est maintenant professeur émérite.
Spécialiste d’histoire littéraire du XIXe siècle et de poétique, Daniel Sangsue a publié plusieurs essais : Le Récit excentrique (Corti, 1987), La Parodie (Hachette, 1994 ; traduit en italien), Stendhal et l’empire du récit (SEDES, 2002), La Relation parodique (Corti, 2007), Fantômes, esprits et autres morts-vivants, essai de pneumatologie littéraire (Corti, 2011), Vampires, fantômes et apparitions (Hermann, 2018), Rencontre d’un excentrique et d’une parodie sur une table de dissection (La Baconnière, 2021). Il est également romancier, sous le pseudonyme d’Ernest Mignatte (Le Copiste de Monsieur Beyle, Metropolis, 1998 ; Ma tante d’Amérique, id., 2001 ; Le Copiste aux eaux, id., 2012), ainsi que sous son propre nom (A la recherche de Karl Kleber, Favre, 2020 ; Les Fantômes du presbytère, La Baconnière, 2022).
Les Fantômes du presbytère
Le narrateur et son épouse, fraîchement retraités, achètent dans l’Aveyron un presbytère du XVIIIe siècle, accolé à une église désaffectée et flanqué d’un charmant petit cimetière. Peu de temps après leur installation, les nouveaux propriétaires sont confrontés à des phénomènes étranges, qui leur laissent supposer que le presbytère est hanté. Or il se trouve que le narrateur est spécialiste des fantômes, sur lesquels il a écrit plusieurs ouvrages académiques. Il ne se laisse pas impressionner et, avec l’aide de son épouse, cherche à entrer en contact avec l’entité qui se manifeste par des bruits, des déplacements d’objets, etc. Grâce à la découverte du journal intime du curé qui fut le dernier habitant du presbytère et d’autres documents précieux, il parvient à comprendre pourquoi ce curé est devenu une âme en peine et réussit à libérer cette âme du purgatoire.
Entrée
Adultes : non membres CHF 15.-, Lycéennes : CHF 10.- ; Jeunes en formation : gratuit
Mardi 29 novembre 2022 à 19h30, local du Lyceum Club
Karin Suini est une journaliste romande, passée fonctionnaire créative dans les arcanes de Berne. Hypersensible, elle manie les mots avec une dose d’humour et une touche d’ironie pour pimenter des tranches de vie jamais ordinaires. Auteure de nouvelles, d’un roman « La promesse de l’Ogre » (éd. Mon Village) et d’un projet de textes courts façon Finger-Thoughts, Karin Suini propose une écriture simple et vraie, qui donne un sens aux petites choses et sort chaque détail de l’insignifiance.
Agée de 42 ans, Karin Suini a toujours écrit des petits textes pour elle-même avant de se lancer et de publier son premier livre en 2021. Forte de cet élan positif, elle termine actuellement un CAS en « Dramaturgie et performance du texte », à l’Université de Lausanne. Son objectif est de sortir du cadre de la page, de se frotter au théâtre et à la mise en scène afin de donner une troisième dimension à son écriture. Karin Suini est également membre du comité de la Maison du Récit à Lausanne.
La promesse de l’Ogre
Éditions Mon Village, 2021
Ce livre raconte l’histoire d’une femme de 42 ans, atteinte d’un Alzheimer précoce. Dès le début de la maladie, peu après ses 20 ans, elle décide de tenir un journal de bord qui permettra à cette inconnue qu’elle devient de se rappeler qui elle était. C’est sa façon de lutter contre celui qu’elle nomme son Ogre – la maladie – qui lui grignote peu à peu ses souvenirs, en s’attaquant au plus récent, sa vie actuelle, sa famille, ses filles, puis en plongeant de plus en plus profond, jusqu’à la faire disparaître complètement. Au fil du livre, elle va tenter de remplir elle-même la part manquante de son histoire, de retrouver son présent, en relisant le fameux carnet de bord, en le rejetant aussi, lorsque sa lecture devient trop douloureuse. Pour cela elle devra composer avec cette « elle », cette personne « indéfinie » qu’elle devient quand l’Ogre l’empêche de parler en « je ».
Une phrase emblématique du livre : « Deux mémoires qui se rencontrent ne racontent jamais la même histoire ». Cela montre bien la difficulté de retrouver sa véritable histoire – même lorsqu’on est entouré de personnes qu’on aime et qui nous connaissent bien. Ils ne seront jamais nous-même…
L’idée de ce livre est de questionner l’importance des souvenirs dans la personne qu’on devient. Et de vivre avec l’héroïne ce qu’il se passe lorsque ces souvenirs s’effacent. Il est également bon de réfléchir parfois à ce dont on veut se souvenir.
Entrée
Adultes : non membres CHF 15.-, Lycéennes : CHF 10.- ; Jeunes en formation : gratuit
Organisatrice
Nathalie Duplain, Section Lettres et sciences humaines
Inscription
Si vous le souhaitez, vous pouvez vous inscrire en répondant à l’invitation en ligne 🙁https://forms.gle/aSkWocZiCGW9eQCh9) ou par SMS au 079 220 09 59, jusqu’au lundi 28 novembre 2022. Cette information nous aide à préparer la salle.
Le rayonnement des divinités gréco-romaines est tel qu’on peut les rencontrer encore de nos jours. Et c’est bien ce qui m’est arrivé lors d’un récent voyage à Londres. En visitant le British Museum, j’ai (re)vu avec émotion une partie du décor sculpté du Parthénon. La présence d’une partie de la frise, des métopes et des frontons dans la capitale britannique mérite quelques explications.
Salle Elgin, British Museum, Londres
Pour honorer sa déesse tutélaire et manifester sa puissance, la ville d’Athènes, à l’instigation de Périclès, fait construire le Parthénon. Ses architectes sont Ictinos et Callicratès. Quant aux sculpteur Phidias, il est à la fois le maître d’œuvre et le responsable du programme sculpté. Les travaux démarrent en 447 av. J.-C. et se terminent en 432 av. J.-C. Le temple fut toutefois dédicacé officiellement en 438 av. J.-C. avec l’installation de la statue chryséléphantine d’Athéna.
Le temple d’Athéna a été transformé en église entre le 6ème et le 10ème siècle et puis, au milieu du 15ème, avec la conquête ottomane, il devient une mosquée. Malgré plusieurs transformations, le temple est relativement bien conservé. À la fin du 17ème siècle, les Vénitiens attaquent la ville d’Athènes. Les Ottomans se replient sur l’Acropole et transforme le naos du Parthénon (la partie fermée du temple) comme poudrière. Malheureusement un tir de mortier touche le bâtiment qui explose. L’explosion provoque de graves dommages : le toit et les murs s’effondrent, ainsi qu’une vingtaine de colonnes. Le décor sculpté est également endommagé.
Le Parthénon en 1821 (Dodwell)
Au 18ème siècle, les européens peuvent enfin séjourner à Athènes et y étudier les vestiges antiques, grâce à une amélioration des relations avec la Sublime Porte. Plusieurs plans, dessins et peintures sont réalisés.
Au début du 19ème siècle, Lord Elgin est nommé ambassadeur de l’Angleterre auprès de la Sublime Porte. Il a pour objectif de mouler et dessiner les vestiges de la civilisation grecque et notamment de l’Acropole. Grâce à un accord avec les ottomans sujet à interprétation, il parvient à faire « désolidariser » une partie du décor sculpté du Parthénon et à l’envoyer à Londres. Il les a vendues au British Museum qui leur dédie une salle entière.
« West Front of the Parthenon », from Views in Greece, by Edward Dodwell, London, 1821
On trouve trois plaques des frises au Louvre. Les autres sont restées à Athènes et se trouvent au musée de l’Acropole où elles attendent le reste du décor sculpté. En effet, la Grèce réclame le retour du décor sculpté du Parthénon depuis très longtemps. Elle a même réservé une place pour l’ensemble de la frise dans le nouveau musée de l’Acropole, construit par les architectes suisse Bernard Tschumi et grec Michael Photiadis, et ouvert en 2009. Mais le Royaume-Uni fait la sourde oreille. Il faut dire que les collections des musées font souvent l’objet de polémique et certaines œuvres sont parfois rendues à leur pays d’origine ou leur propriétaire légitime. En ce qui concerne les objets archéologiques, l’UNESCO a décidé que tout ce qui est acquis avant 1970 ne doit pas être restitué. En revanche, les objets acquis après cette date doivent être rendus s’il est avéré qu’ils ont été acquis frauduleusement, par exemple à la suite de fouilles clandestines. Ainsi la chance de revoir les marbres d’Elgin retourner à Athènes est assez mince.
La frise du Parthénon a été sculptée par plusieurs artistes, sous la direction de Phidias. Elle entoure la partie fermée du temple (sekos) et elle mesure près de 160 mètres de long. On y dénombre plus de 300 figures humaines ainsi plus de 200 animaux. Selon l’interprétation la plus courante, elle représente la procession du péplos lors des grandes Panathénées.
La fête annuelle des Panathénées, consacrée à Athéna, avait lieu pendant deuxième moitié du mois de juillet du calendrier actuel. Tous les quatre ans, la fête durait plus longtemps et donnait lieu à des concours dits panathénaïques. On parle alors des Grandes Panathénées. Lors des Grandes Panathénées, la cité d’Athènes offrait à sa déesse un péplos. Le vêtement avait été tissé au cours de l’année par des femmes appelées les Ergastines. Le vêtement est apporté sur l’Acropole lors d’une procession solennelle et ensuite, il orne la statue d’Athéna Poliade.
Scène du péplum, Salle Elgin, British Museum, Londres
Un autre élément du décor sculpté du Parthénon montrait la naissance d’Athéna, qui sort armée et casquée de la tête de Zeus. La partie centrale est perdue, sans doute depuis la transformation du temple en église. Les sculptures des parties latérales sont encore présentes. Ainsi la naissance de la déesse est entourée du char d’Hélios, le soleil, qui arrive et du char de Séléné, la lune, qui s’en va.
À la suite de l’annulation de l’atelier Mythologie de février consacré à Athéna, et qui sera reprogrammé prochainement, je vous fais une proposition de lecture qui vous permettra tout de même de vous évader dans l’univers fascinant de la mythologie grecque.
Madeline Miller, née en 1978, est une écrivaine américaine. Elle a étudié le grec et le latin et elle est devenue enseignante de latin dans l’enseignement secondaire. En 2011, elle publie son premier roman, Le Chant d’Achille, qui remporte le Baileys Women Prize for Fiction. Dans ce livre, Madeline Miller retrace l’histoire d’Achille en prenant le point de vue de Patrocle.
Pierre Mignard (1612–1695), Catherine Thérèse de Goyon de Matignon-Thorigny (1662-1699) en Thétis avec ses fils en Achille et en Cupidon, 1691, National Gallery, Londres (Wikimedia Commons)
En 2018 paraît le second roman de Madeline Miller, Circé. On quitte le monde des héros pour celui des divinités et de leurs intrigues. Circé naît d’une des innombrables filles de l’Océan et d’Hélios, le Soleil. Divinité immortelle insignifiante, elle devient une magicienne puissante. Elle éprouve aussi une attirance profonde pour les humains.
Une websérie sur HBO basée sur le roman Circé est annoncée.
J W Waterhouse (1849 – 1917) Circe Invidiosa, 1892, Art Gallery of South Australia, Adelaide (Wikimedia Commons)
Madeline Miller réussit le tour de force de rendre palpitante la lecture d’un livre dont on connaît déjà l’histoire. Si dans Le Chant d’Achille, l’autrice suit relativement fidèlement la tradition mythologie et Homère, elle parvient, dans Circé, à agencer avec brio des épisodes connus par des sources éparses. En plus d’être une narratrice hors pair, l’autrice nous amène à réfléchir de manière profonde sur le sens de l’existence.
Dans le cadre des manifestations du 100e anniversaire du Lyceum Club de Neuchâtel
avec Sarah Benninghoff et Giulietta Mottini, étudiantes à l’Institut littéraire suisse de Bienne
4 novembre 2021, à 19h30, Beaux-Arts 11, 2000 Neuchâtel
Sarah Marie Benninghoff, née en 1998, est entrée à l’Institut littéraire suisse en septembre 2017. À son intérêt pour la littérature s’ajoute celui pour la danse. Elle prend part à divers projets explorant l’alliage de ces deux arts dans « la compagnie à corps battant ».
Giulietta Mottini, née en 1994, a fait des études de droit avant d’entrer à l’Institut littéraire suisse en septembre 2018 et s’installer à Bienne. En plus de son amour pour l’écriture, elle entretient une grande curiosité pour la philosophie et le voyage.